Staff Week 2021

Les quinze participants, treize femmes et deux hommes, travaillent à université de Crète (Grèce), à l’École nationale de la statistique et de l'analyse de l'information (ENSAI) (France), à l’université Ovidius de Constanța (Roumanie), à l’université Alexandru Ioan Cuza et à l’université technique Gheorghe Asachi de Iaşi (Roumanie), à l’université de Lorraine, à l’université Polytechnique Hauts-de-France de Valenciennes, à l’université de sciences appliquées de Trèves (Allemagne), à l'Université de Copenhague (Danemark), à l’université Miguel-Hernández de Alicante et à l’université de Murcie (Espagne).
Ils sont venus à Nanterre pour participer à la Staff Week « développement durable et responsabilité sociétale », organisée par le service RSU-DD (responsabilité sociétale des universités et développement durable) et le SRI (service des relations internationales). L’objectif de cette rencontre était d’échanger, à travers des ateliers et des moments de convivialité, sur les enjeux de la transition écologique et de la responsabilité sociétale, de partager les bonnes pratiques mises en place dans chaque établissement, mais aussi d’éviter les erreurs.

 

Après l’accueil des participants dans le bâtiment de la Formation Continue et les discours d’introduction de Philippe Gervais-Lambony, président de l’université Paris Nanterre, ont suivi ceux de Sonia Lehman-Frisch, vice-présidente en charge des relations internationales, Kenzy Gauthierot, adjoint au Maire de Nanterre, Elise Calais sous-directrice au Commissariat général au développement durable du Ministère de la transition écologique, et Vanessa Debiais-Sainton, chef d’unité Enseignement supérieur et recherche à la Commission européenne.
Les travaux ont commencé avec un premier atelier consacré à la valorisation du patrimoine (ODD N°15). Pascale Philifert, vice-présidente aménagement du campus et transition écologique à l’université Paris Nanterre, a introduit le thème, en présentant la situation de notre campus, ses atouts et ses limites, ainsi que les attentes et la difficulté de déployer une politique de transition écologique dans un cadre contraint par le bâti existant.

Nous nous sommes ensuite séparés en deux sous-groupes pour aborder le sujet. Les riches échanges qui ont suivi ont été restitués en fin d’après-midi. S’engager dans une démarche écologique et responsable au sein de nos universités et établissements du supérieur remet en cause les pratiques et les usages déclenchant parfois des réticences de la part des collègues, plusieurs « ébauches de solution » ont néanmoins émergé. Celles-ci impliquent le plus souvent de faire communauté en amplifiant les échanges entre les différents usagers de nos campus et en tenant compte des réalités locales.

Le jour suivant, de bon matin, nous avons profité de l’apparition du soleil pour réaliser deux activités qui illustrent des missions phares du service RSU-DD : l’atelier

d’initiation à l’apiculture et la visite éco-historique du campus. En effet, depuis 2018, quinze ruches de la Mairie de Nanterre sont installées sur notre campus, juste derrière la BU. Un atelier d’initiation à l’apiculture permet ainsi aux étudiant.e.s de découvrir le rôle indispensable des pollinisateurs pour la biodiversité. Et chaque année, juste avant la fermeture estivale, toute la communauté universitaire est invitée à participer à la récolte du miel et à la mise en pot !
Les visites permettent en revanche de mieux connaître la riche histoire de notre campus et de découvrir les projets écologiques qui y ont pris place ces dernières années.
 

L’après-midi, les travaux ont repris avec un atelier autour de la communication responsable (ODD N°5). Ce thème, particulièrement sensible, porte à s’interroger sur le rôle du langage dans la transformation de la société. S’il est clair qu’une communication inclusive et non stéréotypée peut induire des transformations profondes dans nos établissements, celle-ci reste un outil et non une fin en soi.
Il faut d’ailleurs être conscient de l’impact écologique de la communication. En effet, si aujourd’hui nous sommes de plus en plus engagés dans la lutte anti-gaspillage et dans le tri, nous ne devons pas oublier que la dématérialisation a également un coût en terme d’énergie et que ce dernier n’est pas négligeable. Les étudiant.e.s se montrent d’ailleurs très sensibles à ces thèmes. Comment donc les impliquer davantage? Il est important de ne pas seulement créer une communication « pour » les étudiant.e.s, mais surtout « avec ».

La journée s’est conclue par l’intervention de Béatrice Bellini, maîtresse de conférence en sciences de gestion, qui a présenté son projet de recherche sur le management positif dans le cadre du projet EDUC.

Le soir, nous nous sommes retrouvés à Paris pour un dîner bien mérité dans un établissement de restauration éthique et responsable. Cela a permis aux participants de mieux se connaître et de mettre en pratique les principes du développement durable.

Le lendemain, la matinée a été consacrée à l’atelier inclusion du handicap (ODD N°4). Chaque participant a pu présenter les politiques mises en œuvre dans son établissement et faire état des difficultés qu’il rencontre lorsqu’il est face à des usagers en situation de handicap, à cause d’un manque de moyens principalement mais aussi d’une stigmatisation du handicap. D’ailleurs, les chercheurs préfèrent aujourd’hui parler de « handicaps » au pluriel, s’agissant de situations variées et évolutives.

L’après-midi, nous avons visité le potager du roi à Versailles.
Ce jardin potager, créé entre 1678 et 1683 par un agronome visionnaire, Jean-Baptiste de La Quintinie, est aujourd’hui un espace d’expérimentation et de conservation d’anciennes pratiques.

Une visite vivement conseillée pour découvrir les mets qui étaient servis à la table d’un roi gourmand, Louis XIV.

Saviez-vous qu’il a pu consommer des ananas cultivés, sur place, sous serres chaudes ?



Le vendredi, dernier jour de la Staff Week, Corinne Le Fay-Souloy, de l’agence Erasmus +, a animé l’atelier consacré aux mobilités (ODD N°13 et N°15). A la suite de sa présentation, les participants ont pu poser leurs questions.
Un point en particulier a été mis en avant : comment concilier le sens profond des mobilités Erasmus, expérience qui permet de découvrir un autre pays et son système éducatif, avec les conséquences écologiques en terme d’empreinte carbone. En effet, la mobilité internationale implique souvent de prendre l’avion, l’un des moyens de transport les plus polluants. Il y a là une contradiction qui peut interpeller les étudiant.e.s. Il faut certainement valoriser les mobilités douces. L’essentiel des déplacements, une fois sur place, sont réalisés en transports en commun, à pied ou à vélo. Dans le cas où l’avion serait la seule solution, il conviendrait de mesurer les enjeux du projet pour comprendre si l’impact négatif est compensé par un impact positif.

La séance matinale s’est poursuivie avec la projection de la vidéo de présentation du collectif Labos1point5, un groupe de chercheurs de différents horizons qui ont pour objectif de réduire l’impact des activités de recherche scientifique sur l'environnement, en particulier sur le climat pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré d’ici 2050.

L’après-midi, les participants ont fait une synthèse collaborative sur les apports de la semaine. En plus de la joie de se retrouver après un an et demi de confinement, plusieurs d’entre eux ont évoqué la sensation de se sentir moins seuls. Le chemin est sans aucun doute encore long et difficile, mais il est essentiel de passer par la prise de conscience pour aller vers l’action résolue.

Trois derniers intervenants ont conclu cette première édition de la Staff Week. Mathias Bernard, Président de l’université Clermont Auvergne et représentant de la conférence des présidents d’université, a présenté la feuille de route de la CPU concernant la transition écologique et la responsabilité sociétale.

Ensuite, Pia Benguigui, a parlé du RESES (réseau étudiants pour une société écologique et solidaire), dont elle est la présidente. Le réseau, créé en 2007, regroupe 140 associations étudiantes qui mènent des projets liés aux enjeux écologiques et solidaires et a pour mission de sensibiliser les établissements sur ces thèmes et de porter la voix des associations au niveau institutionnel. Pour finir, Sonia Lehman-Frisch a pris la parole au nom du président pour le discours de clôture, rappelant que la Staff Week n’est que le début d’un réseau ancré dans le local et conscient de la nécessité d’agir à l’échelon national et européen.
 

Les participants sont ensuite retournés dans leurs établissements, en nous promettant de parler écologie et solidarité à leurs collègues, dans l’espoir que ces petites graines que l’on a pu semer ensemble cette semaine deviendront un jour un arbre.

A la fin de cette belle aventure, nous tenons à remercier l'agence Erasmus + pour le soutient financier et les collègues du Service de la formation continue pour nous avoir accueillis dans leur joli bâtiment.
Un grand merci aux collègues du Service des relations internationales, en particulier à Elise et Nahéma qui nous ont accompagnés dans l'organisation de cet événement avec de sages conseils et beaucoup d'enthousiasme.