Version française / Science et Société
Conférences tout public
Dans le cadre de sa mission de responsabilité sociétale des universités, l’Université Paris Nanterre souhaite mettre en valeur la recherche universitaire dans une perspective d’ouverture à la communauté citoyenne. Bien souvent négligé, le partage des savoirs à un public non universitaire est en effet une mission essentielle de l’Université.
Dans ce but, les conférences sont ouvertes à toute personne intéressée, il n'est pas nécessaire de s'inscrire à l’Université de la Culture Permanente pour y assister. L'accès est libre et gratuit.
Dans ce but, les conférences sont ouvertes à toute personne intéressée, il n'est pas nécessaire de s'inscrire à l’Université de la Culture Permanente pour y assister. L'accès est libre et gratuit.
Elles ont lieu le jeudi de 14 à 16 heures, en amphi C1, Bâtiment Zazzo.
21 novembre
HONTE, MENSONGE ET VIOLENCE : « LE GRAND VIDE BLANC » DERRIERE LE MENSONGE QUI MASQUE ET LE MENSONGE QUI EFFACE
Par Vincent Combes
A partir de l’étude des cas cliniques de Yves, auteur d’un féminicide, de Sadek et de Tim auteurs de viols, nous nous pencherons sur les liens qui unissent honte, mensonge et violence. Ceci nous permettra de distinguer deux formes de mensonges et de honte : d’un côté, le mensonge qui masque chez un sujet narcissique et éhonté ; et de l’autre le mensonge qui efface, chez deux sujets migrants, en prise avec la « honte blanche » de la grande précarité et de l’addiction. Ces deux formes de mensonges et de honte sont à la source d’un même « grand vide blanc », une menace d’anéantissement psychique commune, auquel le passage à l'acte violent tente d’échapper.
Vincent Combes est diplômé de Science Po Paris et travaille depuis 30 ans dans le secteur financier. En parallèle avec ces activités, il est psychologue clinicien, docteur en psychologie (Université Paris Nanterre). Son expérience clinique dans le monde carcéral l’a conduit à effectuer des travaux de recherche sur la psychologie de la honte chez les auteurs de comportements violents.
5 décembre
SURVEILLANCE ET DEFENSE MARITIME : LE CAS DE LA FORTIFICATION TARDOANTIQUE DE CAN BLAI (FORMENTERA, BALEARES)
Par Ricardo González Villaescusa
Au début du IVe siècle après J.-C., lorsque la construction de Can Blai (Formentera, Baléares) a été initiée, ses fonctions défensives primaient : dissuader un débarquement sur l’île, contrôler les mouvements des navires qui passaient vers l’est, au sud de l’île, et ceux qui pouvaient menacer la capitale, Ebusus (Ibiza, Baléares), par le nord. L’on utilisa des matériaux locaux, mais une technique étrangère. Cette technique de construction donne au bâtiment l’apparence d’une construction en grand appareil et d’un bastion imprenable. Deux postes de contrôle connus complètent ce dispositif de surveillance côtière. À cette même époque, la circulation monétaire d’Ebusus et de Minorque échappe à la répartition normale entre le numéraire de Constantin et celui de Maxence: à Ibiza les monnaies de l’usurpateur Maxence dépassent celles émises par Constantin. La surreprésentation du premier est très probablement liée à la présence de ses troupes. A la présence de ce numéraire sur les îles, lié aux troupes de Maxence, et au fait que la fortification militaire soit restée inachevée, s’ajoutent la position frontalière des îles Baléares, situées entre les territoires contrôlés par chacun des prétendants à la succession à la tête de l’Empire, et la position du port d’Ibiza comme escale entre les principaux ports de ces territoires de la péninsule Ibérique, l’Italie ou l’Afrique du Nord. La défaite de Maxence dans la bataille du pont Milvius à Rome supposa la fin de l'intérêt de la fortification de Can Blai et l'accès au pouvoir de Constantin.
Ricardo González Villaescusa est professeur d’archéologie en Gaule et en Europe du Nord-Ouest et membre de l’UMR 7041 Archéologies et Sciences de l’Antiquité au sein de l’université Paris Nanterre, laboratoire qu’il dirige depuis 2022. Il est également titulaire depuis 2022, de la chaire d’études européennes du Conseil de l’Europe Ciuitates et Urbes Europæ. Histoire, protection et projet urbain de la ville européenne (CivEUr).
Par Ricardo González Villaescusa
Au début du IVe siècle après J.-C., lorsque la construction de Can Blai (Formentera, Baléares) a été initiée, ses fonctions défensives primaient : dissuader un débarquement sur l’île, contrôler les mouvements des navires qui passaient vers l’est, au sud de l’île, et ceux qui pouvaient menacer la capitale, Ebusus (Ibiza, Baléares), par le nord. L’on utilisa des matériaux locaux, mais une technique étrangère. Cette technique de construction donne au bâtiment l’apparence d’une construction en grand appareil et d’un bastion imprenable. Deux postes de contrôle connus complètent ce dispositif de surveillance côtière. À cette même époque, la circulation monétaire d’Ebusus et de Minorque échappe à la répartition normale entre le numéraire de Constantin et celui de Maxence: à Ibiza les monnaies de l’usurpateur Maxence dépassent celles émises par Constantin. La surreprésentation du premier est très probablement liée à la présence de ses troupes. A la présence de ce numéraire sur les îles, lié aux troupes de Maxence, et au fait que la fortification militaire soit restée inachevée, s’ajoutent la position frontalière des îles Baléares, situées entre les territoires contrôlés par chacun des prétendants à la succession à la tête de l’Empire, et la position du port d’Ibiza comme escale entre les principaux ports de ces territoires de la péninsule Ibérique, l’Italie ou l’Afrique du Nord. La défaite de Maxence dans la bataille du pont Milvius à Rome supposa la fin de l'intérêt de la fortification de Can Blai et l'accès au pouvoir de Constantin.
Ricardo González Villaescusa est professeur d’archéologie en Gaule et en Europe du Nord-Ouest et membre de l’UMR 7041 Archéologies et Sciences de l’Antiquité au sein de l’université Paris Nanterre, laboratoire qu’il dirige depuis 2022. Il est également titulaire depuis 2022, de la chaire d’études européennes du Conseil de l’Europe Ciuitates et Urbes Europæ. Histoire, protection et projet urbain de la ville européenne (CivEUr).
12 décembre
GUERRE, VIOLENCE ET SOCIETE DANS LA RUSSIE CONTEMPORAINE : DES GUERRES DE TCHETCHENIE A L'INVASION A GRANDE ECHELLE DE L'UKRAINE.
Par Anne Le Huérou
L'offensive militaire massive déclenchée contre l'Ukraine en février 2022 par la Russie a remis en lumière les violences guerrières sur le continent européen, suscitant inquiétudes et questionnements. Par-delà les bouleversements géopolitiques, il est important de comprendre comment des logiques sociales et politiques de longue durée sont à l'œuvre dans la société russe depuis la fin de la période soviétique. L'intervention s'appuiera sur des recherches menées depuis de longues années en Russie tant sur les conséquences des conflits armés dont la Russie a été partie prenante que sur les violences institutionnelles dans la police ou le système pénitentiaire. Les possibilités de résistance au sein de la société civile contre ces logiques seront également abordées. Manifestation devant le siège du FSB à Moscou le 14 février 2020. "les tortures en Russie sont devenues une pratique systématique. Vos enfants et vos parents peuvent en être victimes".
Anne Le Huérou est sociologue, maîtresse de conférences au département d'études russes de l'Université Paris Nanterre et membre de l'ISP.
19 décembre
ANALYSE DES RESULTATS DE L’ELECTION PRESIDENTIELLE AMERICAINE DU 5 NOVEMBRE 2024 :
CE QUE L’ELECTION NOUS DIT DE LA POLITIQUE ETATS-UNIENNE ET DU POIDS DU MOUVEMENT CONSERVATEUR A L’ECHELLE NATIONALE ET LOCALE.
Par Agnès Trouillet
« Le 5 novembre 2024 se tiendra l’élection présidentielle aux États-Unis. Si personne n’est capable de proposer un pronostic à six mois de l’échéance, à savoir si les Américains choisiront le Président démocrate sortant Joe Biden ou son prédécesseur républicain Donald Trump, actuellement poursuivi en justice pour un nombre ahurissant de chefs d’inculpation—et si tant est qu’il ne soit pas mis hors course d’ici-là, nous aurons l’avantage de l’analyse a posteriori. »
…. Depuis cette proposition d’analyse au mois de mai, les événements de campagne ont de fait largement modifié la donne, avec la Vice-Présidente Kamala Harris remplaçant le Président sortant Joe Biden dans la course contre Donald Trump, et le résultat de l’élection présidentielle s’inscrivant tantôt comme une surprise—un choc, tantôt comme la confirmation de facteurs clairement identifiés.
Ce résultat sera l’occasion de revenir sur les nombreux rebondissements de cette campagne, les espoirs et déceptions cristallisés par cette élection. Il permettra aussi de présenter divers aspects de la politique états-unienne, d’analyser les stratégies des candidats, l’importance du financement des campagnes, mais aussi le rôle des différents thèmes (inflation, immigration, avortement) dans la décision des électeurs.trices, leur mobilisation le jour de l’élection, et l’évolution du vote des minorités par rapport aux échéances précédentes. D’autres élections se jouent en novembre, fédérales, étatiques et locales. Nous reviendrons sur les particularités d’un système de gouvernement à plusieurs niveaux, et l’importance de ces échelons dans les décisions politiques des Américains. Nous verrons également l’influence exercée par le mouvement conservateur sur l’orientation politique du pays, qu’il s’agisse de sa représentation dans sa frange radicale au Congrès, le Freedom Caucus, ou des branches de diverses organisations œuvrant au niveau d’état et local. Il s’agit de soutenir une idéologie et des valeurs sociales, culturelles et religieuses en conflit avec le progressisme démocrate, et véhiculées par Donald Trump, malgré l’absence d’idéologie conservatrice de ce dernier.
Agnès Trouillet est Maître de conférences en histoire et civilisation des États-Unis à l’Université Paris Nanterre. Sa recherche porte sur l’histoire politique états-unienne contemporaine, en particulier sur le Tea Party comme l’une des expressions les plus marquantes du mouvement conservateur au XXIe siècle. Elle a mené dans le cadre de sa thèse une enquête de terrain auprès de groupes Tea Party locaux en Pennsylvanie et dans le Massachusetts entre 2012 et 2017, afin d’analyser l’idéologie et les stratégies organisationnelles du mouvement. Elle a publié en 2020 un article sur les stratégies conservatrices multi-scalaires visant à la refonte du Parti républicain dans la revue Politique américaine, et en 2023 un article sur le journalisme « citoyen » comme pratique du « militantisme de l’information » et de la contre-démocratie dans la revue Histoire politique, et un chapitre sur conservatisme, Tea Party et militantisme local dans l’ouvrage Trump ou l’érosion de la démocratie américaine publié aux Presses universitaires de Bordeaux.
CE QUE L’ELECTION NOUS DIT DE LA POLITIQUE ETATS-UNIENNE ET DU POIDS DU MOUVEMENT CONSERVATEUR A L’ECHELLE NATIONALE ET LOCALE.
Par Agnès Trouillet
« Le 5 novembre 2024 se tiendra l’élection présidentielle aux États-Unis. Si personne n’est capable de proposer un pronostic à six mois de l’échéance, à savoir si les Américains choisiront le Président démocrate sortant Joe Biden ou son prédécesseur républicain Donald Trump, actuellement poursuivi en justice pour un nombre ahurissant de chefs d’inculpation—et si tant est qu’il ne soit pas mis hors course d’ici-là, nous aurons l’avantage de l’analyse a posteriori. »
…. Depuis cette proposition d’analyse au mois de mai, les événements de campagne ont de fait largement modifié la donne, avec la Vice-Présidente Kamala Harris remplaçant le Président sortant Joe Biden dans la course contre Donald Trump, et le résultat de l’élection présidentielle s’inscrivant tantôt comme une surprise—un choc, tantôt comme la confirmation de facteurs clairement identifiés.
Ce résultat sera l’occasion de revenir sur les nombreux rebondissements de cette campagne, les espoirs et déceptions cristallisés par cette élection. Il permettra aussi de présenter divers aspects de la politique états-unienne, d’analyser les stratégies des candidats, l’importance du financement des campagnes, mais aussi le rôle des différents thèmes (inflation, immigration, avortement) dans la décision des électeurs.trices, leur mobilisation le jour de l’élection, et l’évolution du vote des minorités par rapport aux échéances précédentes. D’autres élections se jouent en novembre, fédérales, étatiques et locales. Nous reviendrons sur les particularités d’un système de gouvernement à plusieurs niveaux, et l’importance de ces échelons dans les décisions politiques des Américains. Nous verrons également l’influence exercée par le mouvement conservateur sur l’orientation politique du pays, qu’il s’agisse de sa représentation dans sa frange radicale au Congrès, le Freedom Caucus, ou des branches de diverses organisations œuvrant au niveau d’état et local. Il s’agit de soutenir une idéologie et des valeurs sociales, culturelles et religieuses en conflit avec le progressisme démocrate, et véhiculées par Donald Trump, malgré l’absence d’idéologie conservatrice de ce dernier.
Agnès Trouillet est Maître de conférences en histoire et civilisation des États-Unis à l’Université Paris Nanterre. Sa recherche porte sur l’histoire politique états-unienne contemporaine, en particulier sur le Tea Party comme l’une des expressions les plus marquantes du mouvement conservateur au XXIe siècle. Elle a mené dans le cadre de sa thèse une enquête de terrain auprès de groupes Tea Party locaux en Pennsylvanie et dans le Massachusetts entre 2012 et 2017, afin d’analyser l’idéologie et les stratégies organisationnelles du mouvement. Elle a publié en 2020 un article sur les stratégies conservatrices multi-scalaires visant à la refonte du Parti républicain dans la revue Politique américaine, et en 2023 un article sur le journalisme « citoyen » comme pratique du « militantisme de l’information » et de la contre-démocratie dans la revue Histoire politique, et un chapitre sur conservatisme, Tea Party et militantisme local dans l’ouvrage Trump ou l’érosion de la démocratie américaine publié aux Presses universitaires de Bordeaux.
Mis à jour le 18 novembre 2024